Le Liban, pays dont la montagne fut le refuge des minorités en désaccords avec l’empire Ottoman est devenu à partir de 1943, un pays concentrant et organisant sur sa petite surface, la coopération de dix-huit communautés religieuses, officiellement reconnues. Pour prendre en compte cette réalité, les fondateurs du Liban ont mis en place une démocratie consensuelle basée sur le confessionnalisme politique.
Au cœur d’un Moyen-Orient, particulièrement instable, le Liban, était un pays qui faisait exception. Avec une véritable démocratie et une population jouissant de grandes libertés, le pays du Cèdre était encore considéré comme une terre de refuge. Pourtant l’histoire et la vie politique du Liban sont marquées par de nombreuses tragédies notamment durant la guerre civile de 1975 à 1990, et peine depuis à rétablir une stabilité politique.
Au regard de la douloureuse actualité qui touche un pays si proche de la France nous voulons faire mieux connaître la réalité institutionnelle, très originale, de la « montagne blanche[1] ». Nous étudierons donc les liens entre confessionnalisme et stabilité politique au Liban qui dura jusqu’en 1975 pour ensuite se demander s’il est temps de dépasser ce système et si oui, par quoi le remplacer ?
1. Les liens entre confessionnalisme et stabilité politique au Liban
A. Rappels factuels sur le confessionnalisme au Liban :
Le Liban a décidé, lors de son indépendance en 1943, d’inscrire dans sa constitution que le système politique dans le cadre général du confessionnaliste. C’est une forme de consociationalisme (ou parfois nommé : consociativisme), une démocratie de concordance qui s’applique dans les sociétés clivées où la relative correspondance des forces laisse craindre à tout moment un éclatement du pays. Dans ce type d’organisation politique, le pays n’est plus perçu comme une agrégation de citoyens mais comme une somme de communautés. Communautés d’appartenance et de référence qui, dans l’héritage de l’empire Ottoman, furent définie essentiellement et hiérarchiquement selon le critère d’appartenance religieuse. Le confessionnalisme est théoriquement un système de gouvernement qui distribue de juré le pouvoir politique d’une façon proportionnelle au poids démographique des différentes communautés religieuses présentent dans le pays.
Dans le projet de 1943, l’objectif était de dépasser ce communautarisme de fait afin de tendre à un Etat Nation. Ainsi, dans le préambule de cette même constitution, il est clairement énoncé que la suppression du système confessionnaliste est annoncé et est la condition nécessaire pour arriver à l’accouchement d’une nation.
Ce système permet d’un côté de maintenir une paix relative entre les différentes communautés en leur offrant une partie du pouvoir, mais en même temps il doit, en théorie, être régulièrement actualisé pour suivre l’évolution démographique des différentes communautés. Il est aisé de critiquer ce système car il porte sur le fait qu’il privilégie l’appartenance d’une personne à un groupe religieux au détriment d’un sentiment national. Mais justement, il s’applique dans un pays ou cette volonté de vivre ensemble et d’avoir de grand projet en commun, pour copier E Renan, n’existe pas encore.
La répartition proportionnelle du pouvoir s’est effectuée sur la base du recensement de 1932 sous le mandat français qui aboutit au résultat suivant :
Total des citoyens libanais en 1932 : 785 542
Chrétiens
- Maronites : 226 378 soit 28,8 %
- Grecs orthodoxes : 76 522 soit 9,7 %
- Grecs catholiques : 46 000 soit 5,9 %
- Autres (Arméniens en majorité) : 53 463 soit 6,8 %
- Total : 402 363 soit 51,2 %
Musulmans
- Sunnites : 194 208 soit 27,3%
- Chiites : 135 925 soit 17,4%
- Druzes : 53 047 soit 6,8 %
- Total : 383 180 soit 48,8 %
A cette époque donc, la population libanaise, est globalement divisée en deux avec une légère majorité de chrétiens. Cependant, la répartition du pouvoir ne se fait pas selon la dichotomie chrétien/musulman mais selon un mécanisme plus complexe reconnaissant 18 confessions religieuses appartenant soit au christianisme (maronite, grec orthodoxe, grec catholique, arménien orthodoxe, arménien catholique, protestant, romain catholique, syriaque catholique, syriaque orthodoxe, assyrien, chaldéen, copte), soit à l’islam (chiite, sunnite, druze, alaouite, ismaélite) soit au judaïsme. D’après la constitution, le président est obligatoirement un chrétien maronite, le premier ministre doit être musulman sunnite et enfin le président de l’Assemblée nationale doit être musulman chiite. C’est un système de Troïka semi-présidentiel.
Comme nous l’avons déjà dit, le système confessionnaliste ne peut continuer à fonctionner efficacement que si les évolutions démographiques sont répercutées au niveau du pouvoir politique, avec une augmentation ou une diminution de celui-ci en fonction des nouvelles données. Ce sujet est naturellement très sensible et c’est pour cela qu’aucun recensement officiel n’a été désiré et n’a eu lieu au Liban depuis 1932. Cependant les évolutions démographiques ont eu lieu. Ce sera sous la pression de la rue et au prix d’une guerre civile que les mutations institutionnelles ont eu lieu.
Le Liban compterait[2] actuellement[3] environ six millions de personnes partagée de la manière suivante : 67.8,7% de musulmans, 32.4% de chrétiens et 4.5% d’autres confessions dont une large majorité de druzes. Cependant ces chiffres sont difficiles à évaluer et chaque communauté cherche à surévaluer ses effectifs (de 65% de musulmans dont 40% de chiites pour le Hezbollah, à 50% de chrétiens pour l’Eglise maronite). Il est cependant considéré que les chiites ont connu la plus grande progression démographique sur les dernières décennies.
Dans le contexte actuel, deux éléments sont à prendre en compte concernant la pertinence de la mesure du poids démographique de chaque communauté.
Tout d’abord, la question des réfugiés fausse à la baisse les statistiques. Les réfugiés palestiniens, ayant fui Israël lors des différents conflits représentent plus de 400 000 personnes vivant dans douze camps répartis au travers du pays. Ils sont majoritairement sunnites. La question de leur naturalisation a été posée mais a rencontré une forte opposition des communautés chrétiennes mais aussi chiites et druzes qui craignent une « dilution » de leur représentation. De plus, depuis 2011, la guerre contre le Gouvernement de Bachar al Assad propulsa un million cinq cent mille réfugiés syriens sur les terres du Liban. A cela, il faut rajouter les travailleurs migrants provenant d’Afrique et d’Asie qui cherchent des emplois domestiques dans ce pays qui fut la Suisse du Moyen Orient.
La seconde question concerne la diaspora libanaise, évaluée entre 12 et 15 millions de personnes, et composée à 80% de chrétiens. L’absence de prise en compte des départs fausse à la baisse les évaluations. Le droit de vote, dans les ambassades, pour les libanais vivant à l’étranger fut revendiquée et obtenu en 2018. Mais ce droit est encore limité aux élections législatives et les expatriés ne peuvent participer aux élections présidentielles ou municipales. Un droit à participer à toutes les élections entrainerait par les communautés chrétiennes un changement de balance démographique donc électorale très favorable aux chrétiens et certainement à tout le Liban étant donné qu’ils jouent souvent les arbitres entre les différentes communautés musulmanes. Les chiites (30% de la population libanaise) à la plus forte croissance démographique et est bien plus nombreuse que les sunnites dans le sud du pays. Ces derniers se sachant très majoritaires hors du Liban et d’Israël..
Répartition géographique des différentes confessions au Liban
On peut faire un lien entre appartenance sociale et appartenance communautaire d’une part, et entre les inégalités régionales et la répartition géographique des différentes confessions d’autre part. Ce qui permettra par la suite d’expliquer en partie certaines tensions politiques et certaines revendications.
Les Grecs orthodoxes forment traditionnellement une grande bourgeoisie d’argent, citadine, les maronites correspondent aux classes moyennes et supérieures alors que la communauté chiite est la plus pauvre. Quant à la répartition des richesses sur le territoire libanais et au niveau de développement par région, on constate que les régions les plus prospères sont celles de Beyrouth et du Mont-Liban, où les classes moyennes sont aussi les mieux représentées. On peut parler de centre économique moderne du Liban. Le Mont-Liban, « la montagne », bénéficie notamment des revenus de l’industrie du tourisme, et c’est la communauté maronite qui y est la plus importante. La capitale regroupe un quart de la population libanaise et toutes les communautés y sont représentées, mais se mélangent peu. Si Beyrouth est riche par rapport au reste du pays, les inégalités y sont aussi marquées. Les régions périphériques, plus pauvres, sont en majorité musulmanes. Le Sud en particulier est nettement plus pauvre et marqué par une forte présence chiite[4]. Le taux de pauvreté du Liban croit et montre combien un pays très riche peut rapidement devenir pauvre. Selon un rapport de la banque mondiale publié en 2021, environ 74% de la population (refugiés inclus) vivait sous le seuil de pauvreté et 36% dans une pauvreté extrême. Depuis 2019, la lire libanaise à perdu 90% de sa valeur.
Le développement du pays est donc inégal, non seulement en termes de revenu mais aussi d’éducation, d’infrastructures, ou encore de taux d’activité des femmes. En effet, l’économie moderne du Liban (principalement basée sur le tourisme, l’immobilier, et la banque) ne fournit pas assez d’emplois alors que la population connaît une importante croissance démographique surtout dans la communauté chiite et la polarisation de la société libanaise s’accentue progressivement au détriment des classes moyennes. Le chômage est très élevé. En 2022, 40% de la population active est sans emploi.
Si l’on a précisé que le Sud est nettement plus pauvre, alors qu’au Nord, la situation est plus diversifiée, il faut néanmoins ajouter que le Sud se développe depuis le rééquilibrage politique en faveur des chiites effectué après la guerre civile.
Regardons maintenant comment est né le système confessionnaliste.
B. L’équilibre politique par le pacte national de 1943 : Confessionnalisme et stabilité politique semblent pouvoir aller de paire
Le Liban était sous mandat Français depuis 1920, après la chute de l’empire Ottoman victime de ses propres vicissitudes et de son alliance avec la Prusse perdante. Le confessionnalisme politique libanais trouvera son origine dans le pacte national de 1943, scellé entre le futur président maronite Bechara-el-Khouri, et le futur premier ministre sunnite Riad-el-Solh. Ce pacte fondateur de la conscience nationale libanaise est né en réaction à l’arrestation des principaux chefs politiques libanais le 10 novembre 1943 par le délégué général de la France combattante. Cet acte a soulevé une indignation de tous les libanais qui se retrouvent autour d’un sentiment national commun. L’entente ancienne entre les différentes communautés composant le Liban se retrouve formalisée autour de trois grands principes.
Tout d’abord l’accord reconnait l’indépendance et la souveraineté de la nation libanaise à l’égard de tous. Les Etats d’occident en particulier la France pour les chrétiens et d’orient, en particulier la Syrie, pour les musulmans…
Ensuite, l’accord consacre l’« arabité» du Liban.
Enfin, l’accord instaure un système politique de forme confessionnel. Le pouvoir politique et les postes administratifs se répartissent donc en fonction de l’origine confessionnelle de chacun. La répartition du pouvoir est fonction du poids démographique de chaque communauté. Celui-ci s’effectue selon le recensement de 1932 où les chrétiens sont majoritaires. La répartition du pouvoir est confessionnelle. Le Président de la République serait un chrétien maronite, le premier ministre serait un musulman sunnite, le président du parlement serait un musulman chiite. La répartition des sièges parlementaires serait également faite sur la base confessionnelle. Le partage se fait selon le ratio de six chrétiens pour cinq musulmans. Il est à noté que sur ce point les accords de Taëf signé en 1989 établiront la parité 50/50.
Le choix du confessionnalisme pour système politique est quelque chose de très pragmatique afin de maintenir la paix entre les différentes communautés. En effet, celui-ci permet un dialogue et ainsi contribue à une meilleure connaissance des communautés entre elles, ce qui, on pourrait le penser, apaiserai et préviendrai les tensions. Ce système permet la prise en compte de toutes les diversités et sensibilités car il ne se limite pas à une séparation entre chrétiens et musulmans mais prend en compte chaque secte de ceux-ci. Le confessionnalisme permet enfin de faire entendre la voix des minorités, ce qui ne serait pas aussi évident dans un autre système.
Du fait de ce pacte et de l’entente nationale entre tous les libanais, le Liban fût pendant cette période un îlot de paix et de libertés dans un Moyen-Orient troublé. En effet, la liberté d’expression qui y était accordée a permis d’accueillir de nombreux intellectuels des pays voisins ainsi que d’être vue comme une terre d’asile adéquate pour de nombreux réfugiés.
La paix, la stabilité politique et les libertés accordées au Liban ont créées un cercle vertueux qui a permis au Liban de connaitre une prospérité économique sans précédent. En effet, entre les années 50 et 70 le PIB du Liban a plus que quadruplé, et la part du tertiaire est passé de 63% à 70% sur la même période. L’économie libanaise était fortement ouverte sur l’extérieur et avait une influence importante au niveau régional en tant que pôle touristique majeure et en attirant les capitaux de tout le monde arabe dans ses banques.
Cependant l’équilibre d’un pays avec une telle mosaïque de communautés reste précaire. Une première brèche dans le pacte national liant les communautés apparaît en 1958. En effet, le président Camille Chamoun refuse de rompre les relations diplomatiques avec la France et le Royaume-Uni lors de la crise de Suez. De plus, une partie de la communauté musulmane souhaite faire entrer le Liban dans la République arabe unie, qui comprend l’Egypte et la Syrie. Ce que les communautés chrétiennes refusent. On voit bien qu’à ce moment là chaque communauté est tentée de regarder vers les pays dont elles se sentent le plus culturellement proche, ce qui va à l’encontre de l’intention du pacte de 1943.
Cette crise dégénère en une guérilla entre loyalistes et insurgés, et ne pourra être stoppée que par une intervention américano-britannique et la nomination d’un nouveau président : Fouad Chehab[5], homme respecté au sein de toutes les communautés et de la nomination au poste de premier ministre du leader de l’insurrection : Rachid Karamé.
L’équilibre retrouvé ne va durer qu’un temps et les motifs de discorde ne vont faire que s’accumuler pour aboutir à la guerre civile de 1975.
2. Est-il temps de dépasser ce système et si oui, par quoi le remplacer ?
A. La guerre civile aboutit à l’idée qu’il faut dépasser ce système (1975-1990)
La guerre du Liban qui fera, selon les estimations, entre 130 000 et 250 000 victimes civiles commence traditionnellement le 13 avril 1975. C’est à cette date qu’une voiture envoyée par le Parti social nationaliste syrien tente d’assassiner pendant l’inauguration d’une église le chef des phalanges libanaises Pierre Gemayel. Cette attaque suivie de représailles sera le début d’une guerre civile longue de quinze années.
Cependant, l’attaque ne peut pas être considérée comme la seule cause de déclenchement de la guerre civile. Les facteurs déclenchants sont plus profonds et viennent autant d’un dysfonctionnement interne de l’Etat libanais dû au système confessionnel, qu’à des facteurs extérieurs reliés aux tensions géopolitiques du Moyen-Orient.
Parmi ces facteurs, nous pouvons considérer tout d’abord l’évolution démographique des différentes communautés. Comme nous l’avons déjà dit, l’équilibre d’un système confessionnel est étroitement lié au poids démographique de chaque communauté, et doit, en principe, être régulièrement modifié pour suivre leurs évolutions. Le Liban n’a jamais effectué d’autre recensement de sa population que celui de 1932. Pourtant, deux tendances de fonds ont grandement affecté la démographie du Liban. En effet, la forte natalité dans les communautés musulmanes et particulièrement chiites, conjuguée avec une forte émigration des communautés chrétiennes -en particulier vers l’Amérique et l’Afrique- font que le Liban qui était légèrement majoritairement chrétien devient majoritairement musulman.
Le non-suivi de ces tendances démographiques dans la répartition du pouvoir a contribué à attiser le mécontentement des communautés musulmanes qui estimaient ne pas être assez représentées compte tenu de leur poids au sein de la population.
Un autre facteur de mécontentement vient du fait que la vie politique libanaise est entachée d’affaire de corruption, de favoritisme ou népotisme qui obligent parfois les fonctionnaires à démissionner par dizaines. Cette vie politique troublée voit aussi de nombreux désaccords entre les communautés particulièrement sur les questions de politiques extérieurs et sur la question palestinienne.
Suite aux différents Israélo -arabes, les palestiniens se réfugient au sud Liban. La gestion des flux de réfugiés pose des problèmes économiques, logistiques, politiques que l’Etat n’arrive pas à régler. De plus, ces camps servent de base pour des opérations contre Israël. Le Liban tente en 1969 de reprendre la main sur ceux-ci mais n’y arrive pas. Un accord signé entre le commandant de l’armée libanaise et celui de l’OLP (Yasser Arafat) sous l’égide de Nasser qui aboutit à une sorte d’Etat dans l’Etat où il est reconnu que les réfugiés palestiniens peuvent mener des attaques contre Israël à partir de leurs camps libanais.
La question palestinienne provoque des tensions à l’intérieur du Liban mais aussi avec ses pays voisins. En effet, les palestiniens n’hésitant pas à attaquer Israël à partir du Liban provoquent des crises diplomatiques et militaire entre les deux pays. La Syrie se sent aussi concernée par cette question du fait que la majorité des réfugiés palestiniens sont des sunnites. La Syrie voisine est dirigée par Hafez el-Assad, un chiite de la branche alaouite. Il ne veut pas que ceux-ci prennent plus de poids dans la société libanaise. Ceci montre une constante de la politique Libanaise : l’alliance entre les communautés chrétiennes et chiites est une alliance des minoritaires pour faire contrepoids à celui qui risque de devenir majoritaire. Nous avions évoqué ce fait au sujet de l’opposition à la naturalisation des palestiniens de crainte de se retrouver « dilués » dans un système confessionnaliste.
Paradoxalement, la liberté d’expression dont jouissait le Liban a été aussi un facteur de déstabilisation. En effet, de nombreux leaders et opposants aux régimes en place au Moyen-Orient trouvèrent refuge au Liban. Ceux-ci ayant trouvé une tribune ont chercher des adeptes et ont permis la montée d’idées fanatiques et favorisé l’instrumentalisation des questions religieuses.
Cependant, la guerre civile libanaise ne peut pas être lue selon une simple division de la population entre chrétiens et musulmans. Elle met en jeu des rapports de forces complexes entre toutes les sectaires de chaque communauté. Chacune cherchant à conserver ou augmenter son pouvoir en s’alliant parfois avec l’adversaire de ses adversaires.
La guerre civile a connu des temps forts et des temps faibles avec parfois l’intervention des forces armées de pays tiers (intervention physique des armées Syrienne en 1976, puis Israélienne en 1982…) ou par des tentatives de maintien de la paix par des organisations internationales (Force arabe de dissuasion 1976, FINUL 1978…) mais ce n’est finalement qu’en 1989 que le début d’une solution est trouvé.
Le 22 octobre 1989 est signé l’accord de Taëf entre les députés libanais élus en 1972, sous l’égide de l’Egypte, de l’Algérie et du Maroc. Cet accord prévoit tout d’abord un rééquilibrage du pouvoir entre les différentes communautés religieuses du pays avec une plus grande place faite aux musulmans.
Ensuite, il est prévu un désarmement de toutes les milices qui ont proliféré durant la période d’instabilité. Ceci est progressivement accompli à l’exception de la milice chiite du Hezbollah créée en 1982 et qui se considère comme une force de résistance à Israël. Milice qui va savamment s’organiser pour devenir un Etat dans l’Etat comme nous l’avons vu lors du conflit entre elle et Israël début octobre 2024.
Enfin, il est décidé que l’armée et les services de renseignements syriens présents sur le territoire libanais devaient quitter le pays, chose qui ne sera réellement faite qu’en 2005.
L’accord de Taëf met donc fin à une guerre civile qui aura duré quinze ans en rééquilibrant le pouvoir entre les communautés et en essayant de s’affranchir des contraintes extérieures. Malgré cela, le pacte national et le sentiment d’appartenance au Liban par toutes les communautés ne semblent pas avoir été revigoré par cet accord. Pourtant depuis 1990 : le confessionnalisme va se maintenir, entre instabilité politique et paralysie politique
Depuis la fin de la guerre civile, on peut constater que la vie publique au Liban reste troublée, tant sous l’occupation syrienne que depuis son retrait du sol libanais. Avant le départ de la Syrie, le Liban connait plusieurs vagues de contestation populaire (notamment en 1992, puis en 2000, avec en particulier une forte contestation étudiante). Depuis le retrait de la Syrie règne une forte instabilité politique, malgré la démarche de réconciliation nationale entamée par les politiques libanais (notamment le « dialogue national » souhaité par le président Sleiman). Les gouvernements successifs connaissent des crises et les démissions de membres du gouvernement sont monnaie courante face à l’impossibilité de trouver des consensus. De plus, des assassinats politiques sont perpétrés. On notera l’assassinat du pro Saoudien Rafic Hariri en 2004, qui donnera lieu à la création du Tribunal spécial du Liban. L’instabilité est de mise et des affrontements armés éclatent systématiquement lorsque les tensions sont trop fortes, notamment à Tripoli et à Beyrouth.
Un rapide rappel des faits nous permet d’illustrer ce constat : en 2004, une manipulation de la Syrie pour maintenir le président Emile Lahoud au pouvoir alors que son mandat s’achève et ne peut être prolongé selon la loi, provoque la démission de Rafic Hariri. Peu après, Rafic Hariri est assassiné ainsi que 22 autres personnes. C’est l’évènement déclencheur de la « Révolution du Cèdre » également nommé « printemps de Beyrouth », mouvement qui aboutira au retrait des troupes syriennes. En 2008, la fin du mandat du président Emile Lahoud, remplacé par Michel Sleiman, ouvre une période de crise durant laquelle le Liban reste sans gouvernement jusqu’à l’intervention armée du Hezbollah. La fin du conflit est marquée par la signature des accords de Doha entre la majorité et l’opposition. En janvier 2011, le gouvernement de coalition dirigé par Saad Hariri s’effondre après la démission de plusieurs ministres proches du Hezbollah à propos de la coopération avec le Tribunal spécial du Liban. En juin 2011, le premier ministre Najib Mikati parvient à mettre en place un gouvernement (incluant 18 ministres alliés du Hezbollah). Les objectifs du nouveau gouvernement sont d’améliorer la situation économique et sociale, ainsi que de préserver la stabilité et l’unité du pays et enfin de respecter les résolutions des nations unies et les obligations internationales du Liban, notamment concernant le Tribunal Spécial des Nations Unies pour le Liban.
Face à ce constat, on peut se demander dans quelle mesure le maintien du système confessionnaliste permet d’expliquer cette instabilité. En effet, si la guerre civile avait abouti à l’accord de Taëf et à l’idée qu’il fallait dépasser le confessionnalisme politique, progressivement, hormis les réformes citées précédemment, la démarche n’est pas poursuivie. Pourtant, suite à la révision de 1990, est inscrit dans le Préambule de la Constitution le principe selon lequel « Abolition du Confessionnalisme Politique : abolir le confessionnalisme politique est un objectif fondamental national. Pour se faire, il est nécessaire que des efforts soient réalisés selon un plan progressif. La Chambre des Députés élue sur la base d’un partage égal entre Chrétiens et Musulmans devrait adopter les mesures nécessaires pour atteindre cet objectif et former un Conseil National […] La tâche du Conseil sera d’examiner et de proposer les moyens permettant d’abolir le confessionnalisme, de les présenter à la Chambre des Députés et au cabinet, et de surveiller l’application du plan progressif. »
On peut considérer que le confessionnalisme a échouer dans sa capacité à faire passer un assemblage de communautés à un esprit de national. Le réflexe du vote communautaire a été maintenu voir entretenu. Le confessionalisme et a donc continué d’entretenir des tensions, en particulier en sunnites et chiites.
Cependant, au-delà de la question du confessionnalisme, c’est aussi la question des relations avec la Syrie qui reste centrale, comme le prouvent les coalitions qui se sont formées suite à la révolution du Cèdre, phénomène qu’on appelle parfois le « schisme libanais » entre pro-syriens et antisyriens.
En effet, le 8 mars 2005, un mouvement faisant suite à un appel lancé par le Hezbollah rassemble 800 000 personnes. Ce mouvement est en faveur de la Syrie. Le 14 mars, 1 million de manifestants, soit environ un quart de la population, se rassemblent et réclament le départ de la Syrie, l’indépendance, la liberté, et l’unité du Liban. Ces deux positions qui divisent depuis longtemps la population libanaise donnent naissance à deux coalitions politiques (respectivement du 8 et du 14 mars). En effet, les sunnites votent majoritairement pour la coalition du 14 mars (les loyalistes) anti syriens. Elle est composée des sunnites du Courant du futur, de Saad Hariri et de plusieurs partis chrétiens. Alors que les chiites votent pour celle du 8 mars : « l’opposition » pro-syrienne, elle inclue les partis chiites Amal et Hezbollah et des partisans de l’ex-général chrétien Michel Aoun.
Finalement, la « révolution du Cèdre » aboutit au retrait des troupes syriennes mais la naissance de ces deux mouvements opposés met en question l’unité du Liban et son désir d’indépendance.
Le conflit entre Israël et ses voisins ouvre un autre paradoxe. Le Hamas Gazaoui sunnite s’oppose au sud d’Israël quand le Hezbollah libanais participe de la même lutte au Nord. Ils se retrouve donc allié par un ennemi commun. Ceci tend à montrer le problème fondamental du Liban et d’Israël n’est pas seulement dans ses institutions mais l’incapacité radicale à faire exister durablement des sociétés multiculturelles qui par nature semblent être multi conflictuelles.
B. Vers quel autre système ? Une démocratie laïque est-elle possible et souhaitée ?
L’intention est claire dans les textes, comme expliqué précédemment, l’article 95 de la Constitution de 1926 reconnaissait le caractère transitoire du système confessionnaliste, l’accord de Taëf réaffirme l’idée qu’il faut dépasser ce système : » l’abolition du confessionnalisme politique est un objectif national primordial qui sera réalisé, par étapes, selon un plan « .
Cependant, d’après différents sondages, les libanais sont encore très partagés sur cette question de l’abolition du confessionnalisme. Il convient en effet de savoir si le moment est bien choisi mais aussi de considérer quel nouveau système le Liban mettrait en place. Plusieurs points méritent d’être pris en compte.
La démocratie suppose un demos, un peuple. Elle suppose un amour du bien commun qui prévaux sur l’avantage individuel, ou plus précisément sur l’intelligence que la réalisation du bien collectif est le meilleur atout pour mon propre bien. Mais ce « démos » existe-t-il réellement au Liban ?
L’Appartenance communautaire est-elle compatible avec l’appartenance nationale ? Il faut considérer que le Liban, avec ses frontières actuelles – bien que remises en causes à la fois par la Syrie et par Israël-, est et reste un pays jeune (1920), et l’indépendance du Liban est encore plus récente (1943). Les positions des libanais vis-à-vis de la Syrie prouvent que le désir d’indépendance et le sentiment d’appartenance nationale ne sont pas partagés par tous les libanais. Par contre, les communautés religieuses sont des réalités bien plus anciennes. Les appartenances communautaires sont donc très profondément ancrées dans l’esprit des libanais, et sans doute priment-elles encore pour beaucoup sur le sentiment d’appartenance nationale. Se profile alors le risque de voir certains politiques continuer d’agir dans l’intérêt d’une communauté plutôt que dans celui du Liban, sous quelque prétexte que ce soit, et qu’en conséquence d’autres communautés se retrouvent marginalisées. Finalement n’est-il pas encore trop tôt pour faire du Liban une démocratie qui par nature est laïque ?
Afin de déconfessionnaliser la vie publique au Liban, il serait pertinemment d’y envisager un passage d’une démocratie consensuelle à une démocratie laïque. L’exemple turc initié par Kamal pourrait être un pas vers une démocratie nationale[6]. Ce système repose sur le principe de la liberté de croyance et de culte et la séparation des domaines politiques et religieux. Est-ce possible de rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, dans un pays ou la majorité des habitants sont favorable à la Sharia comme constitution ?
Toujours est-il que la crainte de la marginalisation est bien réelle chez certaines communautés et notamment chez les chrétiens maronites. Ils sont l’une des trois communautés les plus importantes par le nombre, mais la population décroît en raison de l’émigration. Le patriarche maronite ne s’est pas en principe hostile à la fin du confessionnalisme mais a précisé que les réflexes d’appartenance communautaire ne disparaîtraient pas avant plusieurs générations.
Le phénomène d’émigration des chrétiens du Liban, et par extension du Moyen-Orient fait par ailleurs disparaître une certaine diversité, une richesse culturelle ainsi que la nécessité du dialogue inter-religieux. Plus précisément, pour le Liban, si on considère les conflits violents qui opposent les communautés sunnites et chiites dans le reste du Moyen-Orient, on peut craindre la perte d’importance de la communauté maronite, qui a sans doute un rôle à jouer pour maintenir un équilibre au sein du pays et éviter la reproduction au Liban d’une opposition sunnites-chiites comme dans certains pays voisins.
La fin du confessionnalisme et l’éventuelle mise en place d’une démocratie laïque poserait de nouveau la question du champ du droit et impliquerait a priori des modifications du droit civil.
Le droit civil libanais concerne aujourd’hui le droit patrimonial de la famille et la succession des biens, mais pas le mariage. Concernant le mariage, les musulmans sont soumis à la Sharia avec quelques différences selon qu’ils soient chiites, sunnites ou druzes, et les chrétiens au droit canon. Les libanais sont très divisés sur la question du mariage. Les chiites par exemple, sont en général défavorables a toutes modifications du statu quo.
Par ailleurs ceux qui sont favorables à la suppression de la répartition des fonctions politiques en fonction des confessions ne sont pas nécessairement les mêmes qui sont favorables au mariage civil. Par exemple, les chiites sont en majorité favorables à la fin du confessionnalisme pour ce qui concerne le gouvernement mais défavorables à l’établissement d’un mariage civil. Les chrétiens eux sont en général favorables au mariage civil et se crispent sur le confessionnalisme qui leur garantit des pouvoirs.
« Si fondamentaux sont les problèmes de population qu’ils prennent de terribles revanches sur ceux qui les ignorent[7] » nous avertissait le grand Alfred Sauvy. La politique démographique de la communautés chiites menée par les différents leaders du Hezbollah porte ses fruits. Fort démographiquement et dirigé de main de maitre par Hassan Nasrallah[8], le Hetzbollah politique[9] participera au parlement pour la première fois en 1992. Il entrera pour la première fois au gouvernement libanais en 2005, avec un ministère sur 24 et 14 députés sur 128. Depuis juin 2011, l’Alliance du 8 mars », pro syrienne, incluant le Hezbollah, est au pouvoir. Lors des élections générales libanaises de 2018, le Hezbollah a remporté 12 sièges et son alliance a remporté les élections en remportant 70 des 128 sièges du Parlement libanais. Il rejette tous les candidats qui ne correspondent pas à son programme ou à ses alliances régionales. Le Hezbollah cannibalise progressivement le gouvernement Mikati. Il comprend 18 ministres alliés du Hezbollah (sur 30 ministres) et notamment à la tête des ministères de la justice et de la défense. L’influence du Hezbollah est indéniable et s’est amplifiée ces dernières années. Or la milice du Hezbollah est la première force militaire au Liban, devant l’Etat libanais. C’est devenu un Etat dans l’Etat et l’on peut interroger la légitimité du pouvoir acquis par le Hezbollah.
La question des libertés (liberté d’expression, liberté de vote, etc) est en jeu dans un pays marqué par la présence de forces armées privées, où l’Etat n’a pas le monopole de la violence. L’ONU a voté en 2004 une résolution exigeant le désarmement des forces non-gouvernementales au Liban. Les accords de Doha en mai 2008 n’ont pas abordé le désarmement du Hezbollah, alors que celui-ci venait les employer pour hâter la formation d’un gouvernement.
Sur le plan politique, le Hezbollah prônait jusqu’en 1990 l’établissement d’une République islamique, puis a reconnu dans un texte l’impossibilité d’un tel projet dans la situation particulière du Liban et l’a repoussé à un avenir hypothétique. Est-ce un risque pour la démocratie libanaise ? Néanmoins, plus son influence augmente, plus le Hezbollah s’ouvre au dialogue et certains considèrent que son ouverture et l’assouplissement de son discours sont nécessaires s’il veut maintenir son pouvoir. Une autre fracture se réouvre au sein des Libanais entre les amis et les adversaires d’Israël.
Conclusions :
« Le Liban est en quête de Nation depuis deux siècles » proclame Georges Corm. Certes, le Confessionnalisme est ce système qui a le mérite de prendre en compte les réalités communautaires du Liban. Le bilan est sévère et l’échec assez patent. Au passif, l’on peut considérer que le système exacerbe les tensions communautaires, a l’actif, qu’il essaie de prendre en compte cette réalité centrale du pluralisme religieux au Liban et d’inciter au dialogue. Où est le gain ?
La réalité de l’expérience Libanaise révèle la difficulté d’atteindre un consensus, lorsque les enjeux économiques, politiques, et idéologiques sont divergeants. Si la vie politique au Liban est souvent instable, les causes sont multiples et le système confessionnaliste n’en est pas nécessairement l’unique cause. Néanmoins, sans doute, entretient-il certaines difficultés. Le manque de courage politique, les corruptions claniques et les manipulations des réflexes communautaires sont aussi à prendre en considération.
Si le confessionnalisme est considéré comme un système qui a terme doit disparaître. Nous pouvons considérer qu’au Liban, il a échoué dans sa capacité à faire passer un assemblage de communautés à un esprit de national. La prudence est mère de toutes les vertus. « L’envie de changement » ne doit pas conduire à une situation qui serait pire pour les populations, que ce soit par le renforcement d’un pourvoir illégitime au détriment des libertés, ou par désir d’appliquer une démocratie laïque qui ne conviendrait pas nécessairement, ou pas encore au pays.
Cette crise montre une réalité : les sociétés multiculturelles ne tiennent que dans l’abondance économique qui permet d’acheter l’indifférence ou dans la présence d’un pouvoir central très fort qui tait au moins partiellement l’expression des communautés, ce qui fut le cas du temps de la domination Maronite adossé à l’aide Occidentale. Sans ces deux postulats, les communautés multiculturelles redeviennent inexorablement multi conflictuelles. La seule alternative au confessionnalisme sera peut-être alors l’avènement de la partition du territoire ? « Nous étions côte à côte, nous serons en face[10]… » disait, un Lyonnais, notre ancien ministre de l’intérieur !
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Annexes
Sondage information-international.com sur le confessionnalisme politique
« Ainsi, un sondage publié par information-international.com vient de montrer que 58% des Libanais sont contre le confessionnalisme politique. La question était même plus précise, ces 58% déclarent être favorables à l’abolition de ce système. Ajouter à cela, 10% des sondés qui restent favorable à cette abolition tout en pensant qu’il est encore tôt pour trancher. 22% des sondés sont contre l’abolition et pour maintenir le système actuel. Le 10% restant ne se prononcent pas.
Dans les détails, le sondage confirme la tendance. Sur la question de savoir s’il est bon de supprimer les quotas des confessions au sein du gouvernement, 40% se disent favorables, 13% pensent que cela signifierait une parfaite égalité entre tous les Libanais.
Parmi les autres enseignements, le sondage nous dit que 48% des Libanais sont opposés au mariage civil et préfèrent maintenir le système confessionnel actuel, tandis que 45% soutiennent l’adoption du mariage civil.
Le sondage montre néanmoins une étrange contradiction. Car apriori, ceux qui se disent favorables à l’abolition du confessionnalisme politique, auraient dû être les premiers à favoriser le mariage civil. Or, il s’avère que c’est bien plus compliqué que cela. Là où 89% des sondés shiites par exemple se déclarent favorables à l’abolition du confessionnalisme en politique, ils ne sont que 38% seulement dans la même catégorie à approuver le mariage civil. De la même manière, les chrétiens maronites seraient quant à eux favorables à 69% au mariage civil mais à 31% seulement à l’abolition du partage confessionnel du pouvoir. »
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SOURCES
[1] Le nom Liban (en arabe Loubnân) provient d’un mot araméen signifiant la montagne Blanche, en référence aux mont Liban et anti Liban qui sont toujours enneigés et qui ceinture la plaine fertile de la Bekaa.
[2] Selon les chiffres de la CIA. https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/lebanon/
[3] Octobre 2024
[4] Les chiites sont concentrés dans trois grandes régions : le sud Liban notamment autour de Nabatiyeh et Tyr, la banlieue sud de Beyrouth connue sous le nom de Dahieh et dans la plaine de la Bekaa dans les villes de Baalbek et Hermel ;
[5] Né en 1902 et mort en 1973, c’est un homme d’Etat et un militaire originaire du Mont Liban et né dans la famille princière Chéhab. Il est considéré comme le fondateur de l’Etat moderne du Liban.
[6] Il est important de se rappeler que la laïcité selon Kemal, n’a rien à voir avec une laïcité à la française.
[7] Sauvy Alfred, La France Ridée. 1986
[8] Le 27 septembre 2024, son chef Hassan Nasrallah est éliminé par l’armée de l’air israélienne alors qu’il se trouve dans son bunker dans le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth
[9] Une distinction est opérée entre le Hezbollah politique considéré comme légal et sa branche militaire armée qualifiée par les instances supranationale comme « terroriste ».
[10] Phrase connue de Mr. le Ministre Gérard Collomb
Merci !
L’article est déverouillé. Bonne lecture !