Après de longs siècles d’effacement, le retour de la Chine parmi les puissances dominantes du monde est venu invalider les théories disposant que l’avenir appartient aux pays jeunes plutôt qu’aux vieux Etats. On a parlé de la vieille Europe, de la jeune Amérique, du Vieux-continent, du Nouveau-monde ; autant d’expressions inspirées d’une comparaison hasardeuse avec le développement et le déclin des corps physiques individuels. Aujourd’hui, à la seule exception des Etats-Unis, toutes les principales puissances mondiales sont au contraire des pays anciens, parfois très anciens : avec la Chine, l’Allemagne, le Japon, la Russie, la France, l’Angleterre, l’Inde, l’Italie… Ce qui entraine la prépondérance actuelle des Etats-Unis n’a rien à voir avec leur jeune âge ; pas plus qu’à l’inverse, leur vieil âge au contraire suffirait à assurer une position dominante à des pays aussi antiques que l’Ethiopie, l’Arménie, l’Iran, l’Egypte etc. ; mais c’est une autre question que nous ne traiterons pas ici.
La nation la plus nombreuse
Nous savons que, de toutes les civilisations actuelles, la Chine est la plus ancienne. On se perd un peu dans les légendes des premières dynasties Xia, Shang et Zhou, mais il est certain que cette civilisation s’est développée d’abord en Chine du nord, autour du long fleuve Jaune, (5.464 kms) avant de gagner le sud vers l’autre fleuve géant, le fleuve Bleu ou Yang-Tsé-Kiang, encore plus long (6.360 kms, classé derrière le Nil et l’Amazone). Ces deux fleuves prennent leur source au Tibet, un pays voisin qui a pu être jadis une grande puissance régionale, notamment sous sa dynastie impériale des Yarlung, entre les VIIe et IXe siècles.
On parle donc d’une Chine du nord, où se trouve aujourd’hui Pékin (« Capitale du nord »), et d’une Chine du sud, où se trouve Nankin (« Capitale du sud ») ; mais il existe en outre une Chine septentrionale, la Mandchourie par exemple, et surtout une Chine méridionale très active, où se trouvent Canton, Hong-Kong etc. En gros, nous dirons que sa géographie est une plaine à l’est (surtout au nord), et un relief montagneux à l’ouest.
La langue majoritaire est le mandarin ; on compte une dizaine de dialectes, mais tous issus d’un chinois archaïque ; on ne peut donc parler de véritable disparité linguistique, sauf bien sûr quand on pense aux deux grandes régions de l’ouest aujourd’hui soumises à la Chine : le Sin-Kiang (un nom administratif signifiant « Nouvelle frontière ») habité par des Ouïgours pratiquant une langue turcique, et le Tibet dont l’écriture brahmique voisine avec celles des Indes.
La population appartient à 92% à l’ethnie Han, de sorte que, malgré son histoire impériale, d’ailleurs très spécifique, on peut en conclure que s’il est vrai que la population de l’Union indienne vient de dépasser la sienne, elle n’a pas la même cohésion : la Chine est une nation, la première du monde en nombre.
Entre le début du Ve siècle AC et le début du IIIe siècle de notre ère, la Chine fut divisée en plusieurs Etats rivaux que l’historiographie appelle les « Royaumes combattants ». Ce n’en est pas moins une époque brillante, qui a vu naître Confucius et Lao-Tseu.
Le premier élabore une philosophie innovante fondée sur le principe que l’instruction conduit à la vertu morale et donc à la vertu politique, l’idéal étant que la société renoue avec ses origines, qui sont celles de « l’Age d’or » : un idéal partagé avec d’autres civilisations, consistant à croire que les premiers hommes étaient vertueux, tandis que ceux des générations suivantes se sont corrompus. L’Inde professe la même chose, et aussi la Grèce qui sur ce point a hérité de la weltanschauung indienne.
Quant au bouddhisme, lui aussi importé de l’Inde, il commencera à rayonner à partir du Ier siècle seulement. C’est dire l’importance qu’ont en Chine Confucius et Lao-Tseu, si opposés soient-ils. Et notamment l’enseignement politique de Confucius portant sur les principes et le fonctionnement de l’Etat[1].
Une unité instable
Le premier Etat chinois à vocation impériale prit naissance en 221 AC, sous la dynastie des Tsin[2] :le premier empereur (« Ts’in Che-houang »), Zheng, d’abord roi de Tsin, un royaume situé le plus à l’ouest à l’intérieur des terres, entreprit en 230 AC la conquête des six autres royaumes combattants [3], fit relier entre elles les fortifications du nord pour garantir son empire des incursions nomades. Puis l’empire franchit le fleuve Bleu et s’étendit, sans toutefois s’emparer des côtes de la Chine du sud. Mort en 210 AC, il fut enterré dans un mausolée de terre gigantesque, unique au monde, où l’on a trouvé une fameuse « armée » de huit mille soldats et chevaux en argile.
En 206 AC, et jusqu’à 220 de notre ère, la dynastie Han prit le relais, s’étendit plus au sud jusqu’à l’île de Haïnan, imposa son protectorat à la Corée du nord (le royaume de Joseon) et s’assura la maîtrise des routes de la soie, sur une longueur correspondant approximativement à celle que la Chine contemporaine maîtrise aujourd’hui grâce à sa possession du pays ouighour. Il s’enfonça également au Tonkin :
En se désagrégeant, l’empire Han laissa la place à plusieurs Etats perpétuellement en guerre les uns contre les autres – notamment, au sud, le royaume de Wu dont la capitale fut Nankin en 229 – malgré une réunification provisoire de la Chine par la dynastie Jin entre 265 et 420. Il fallut attendre la dynastie Sui pour réunifier durablement le pays en 581. Les Tang leur succédèrent en 618, puis le pays se morcela de nouveau en 907. De brillants Etats se manifestèrent, notamment les Song, mais perpétuant une division entre Chine du sud et Chine du nord. Finalement, ce sont des envahisseurs barbares, les Mongols, qui soumirent le nord en 1234 puis le sud en 1279. Comme il a pu arriver ailleurs, les envahisseurs, plus puissants par les armes, avaient une culture bien trop inférieure pour pouvoir l’imposer : au contraire, ce sont eux qui devinrent chinois. Ainsi se créa la dynastie Yuan, avec Pékin pour capitale[4], repoussant plus loin vers le nord les frontières de l’empire. La dynastie Ming s’y substitua en 1368, jusqu’à l’invasion mandchoue en 1644 qui installa la dernière dynastie, celle des Tsing, renversée par un coup d’Etat républicain en 1911.
Durant ces longs siècles, on observe une certaine instabilité, et même une difficulté à vivre dans l’unité : en définitive, mis à part les Tang, c’est la dernière dynastie, celle ses Tsing qui a duré le plus longtemps, mais précisément à une époque où la Chine ne pesait plus aucun poids dans le monde. Le seul fait de voir se succéder autant de dynasties atteste cette instabilité en quelque sorte souterraine, tel le dragon de la mythologie locale qui, se retournant dans son sommeil, provoque un tremblement de terre inattendu.
Incapable de prendre le même tournant technique que les puissances occidentales – pour des raisons que nous aborderons plus loin – la Chine déclina comme puissance majeure au temps de la dynastie Ming, à cette époque du monde que les historiens surnomment le « Petit âge glaciaire » – pensons au vin qui gelait dans le verre du Roi à Versailles. Si le froid et la sécheresse provoquèrent des drames en France, ce fut bien pire en Chine où les famines et les épidémies se succédèrent. Durant la première moitié du XVIIe siècle, le pouvoir fut fragilisé par des contestations de son autorité – allant jusqu’à des désertions militaires – mais aussi des révoltes contre une fiscalité devenue d’autant plus lourde que baissait le revenu nécessaire à l’entretien du pays et à toute forme d’intervention dans la vie collective.
En définitive, ce que nous apprend l’histoire générale de la Chine, c’est qu’en dépit d’une culture de l’Etat autoritaire et centralisateur, et en dépit d’une propension à sacraliser, presque déifier son empereur, le Fils du Ciel, dont le statut est un peu comparable à celui du pharaon égyptien, avec son rôle de régulateur de la nature – donc du climat, donc des récoltes etc. – du fait même de sa proximité avec le monde des dieux, eh bien, précisément à cause de cela, les désordres de la nature lui sont imputables, elles sont, comme en Perse, le signe que le Fils du Ciel n’est plus fils du Ciel. Ce qui explique que l’on puisse passer facilement d’une dynastie à une autre, non pas seulement aux époques de morcellement, mais aussi aux époques d’unité, où l’on put même passer d’une dynastie nationale, comme celle des Ming qui sont des Han, à une dynastie étrangère comme celle des Tsing qui sont des envahisseurs mandchous ; un peu comme la réussite d’Alexandre passa aux yeux des Perses comme le signe que l’onction divine avait été retirée à Darius III pour se poser sur la tête de ce barbare grec.
S’il est donc vrai que le régime actuel de la Chine, héritier du communisme, qui n’a plus rien de communiste au sens économique mais en a conservé le totalitarisme, ne tranche pas totalement avec les périodes du despotisme impérial, il faut se souvenir que, en dépit des apparences de sujétion populaire, sous le sol chinois, le dragon peut toujours se retourner dans son sommeil…
L’Irrédentisme chinois
La dernière dynastie fut la plus conquérante de toutes – si l’on excepte les Yuan qui sont de souche mongole. Il est très important de mémoriser cette carte de l’empire Tsing à son apogée territorial (1735) car elle sert aujourd’hui de référence à la Renaissance chinoise :
On voit qu’elle comprend, notamment, l’île de Sakhaline, les confins de la Russie, l’île de Taïwan – que l’on appelait alors Formose – le pays ouïgour (futur Xinjiang), le Ladakh et d’autres lieux, qui tous lui ont été arrachés à mesure que sa décadence l’exposait à la rapacité de plusieurs grandes puissances de souche européenne, auxquelles il faudra ajouter tardivement le Japon, entré dans l’ère industrielle durant la seconde moitié du XIXe siècle. Quant au Tibet et à la Mongolie, ils s’en détachèrent à l’occasion de la chute de la monarchie en 1911. Nous donnons ci-dessous une carte détaillée de ce grignotage progressif de la Chine, la date la plus ancienne étant naturellement l’installation des Portugais à Macao, officiellement en 1557, sous la dynastie Ming :
Répétons-le : aujourd’hui, à l’instar des écoliers français qui, entre 1871 et 1914, pouvaient méditer en classe devant une carte montrant, en hachuré, les provinces perdues d’Alsace-Lorraine, les écoliers chinois étudient devant la carte de l’Empire Tsing, sur ce qui a été perdu, retrouvé, et sur ce qui resterait à recouvrer.
Notons cependant qu’à l’exception de l’île de Hong Kong, et, depuis 1887 seulement, Macao, aucun des comptoirs européens n’était à proprement parler une possession, mais une location dont le bail s’étendait sur 99 ans. C’est ainsi que, s’agrandissant de nouveaux territoires par un bail de cette durée en 1898, qui expira donc en 1997, a Grande-Bretagne aurait pu conserver l’île et Kowloon, qui avaient été en principe cédés définitivement par des traités antérieurs signés avec la force des armes ; mais, en 1997, les conditions internationales avaient changé. Quant au comptoir français, mais aussi Tsing-Tao, louée originellement par l’Allemagne remplacée de force en 1914 par le Japon, ils furent rendus prématurément si l’on considère les termes du contrat de location ; contrairement à Port-Arthur et Weï Haï dont les baux de 25 ans avaient été largement dépassés.
En revanche, les autres territoires que l’écolier chinois peut voir sur le mur de sa classe ont été bel et bien arrachés, en principe sans esprit de retour. C’est ici que commence à prendre son sens l’expression « Renaissance » que le régime de Xi-Jin-Ping a donnée à son époque. Pour ne parler que de l’espace terrestre (nous aborderons la mer plus loin), les tensions devant Taïwan, mais aussi les incursions himalayennes (reprise du Tibet en 1952, tensions avec l’Union indienne à propos du Ladakh) se comprennent quand on regarde la carte politique laissée par l’Empire Tsing Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Xi Jinping ne fut nullement le premier chef d’Etat à souhaiter rendre au pays ses frontières du temps des empereurs mandchous : au contraire, le démantèlement accéléré du territoire, dans les premières décennies de la République, a provoqué un irrédentisme frustré par l’impossibilité de réagir contre l’adversité. Le régime républicain, dont on attendait des miracles, n’a pas atteint le but escompté : Sun Yat Sen, premier président de cette république en 1912, n’est pas parvenu à sortir la Chine de l’ornière ; en 1914, la pression exercée par les Japonais, que leur conquête du comptoir allemand de Tsing Tao avait mis en appétit, a provoqué une tentative de restauration impériale au profit du nouveau président Yuan Tche Kai pour réunir autour de lui toutes les forces vives, mais c’est le contraire qui se produisit ; les principaux chefs militaires auxquels avaient été confiée la défense des différentes provinces prirent leur indépendance et le pays se divisa entre plusieurs « cliques » dominées par les « Seigneurs de la guerre » ; encore une période de morcellement, donc, mais qui fut de courte durée : dès 1928, le général Tchang Kaï Chek avait triomphé de toutes les cliques et restaura un pouvoir central. Sans pour autant réussir à éloigner la menace japonaise : l’Empire du Soleil levant, non content de posséder Taïwan et la Corée, avait pris pied dans le Chandong, au-delà de Tsing Tao. Parmi ses nombreux rivaux au sein de son propre parti nationaliste – le Kuomintang hérité de Sun Yat Sen – Tchang Kaï Chek devait aussi compter sur un parti communiste organisé par Mao Tsé Toung (1893-1976), qui avait entamé une longue guerre civile révolutionnaire dès 1927. Durant la Deuxième guerre mondiale, on assista à une forme d’union sacrée contre le Japon, un « Front uni » qui prit fin dès 1945, d’autant que l’invasion soviétique de la Mandchourie[6]renforçait la position de Mao. On connaît la suite : Mao entra dans Pékin en 1949, Tchang Kaï Chek se replia sur l’île de Taïwan qui devint une « Chine nationaliste » en face de la « Chine populaire ». Pendant un temps, les puissances occidentales rechignèrent à reconnaître le nouveau régime installé à Pékin, jusqu’à ce que le bon sens ne l’emporte : que cela plût ou non, de même que la République française est encore la France, la République populaire était encore la Chine…
Et le nouveau régime, loin de renoncer à recouvrer les provinces perdues, entreprit de réunifier le territoire. A peine arrivé au pouvoir à Pékin, Mao reprit le Xinjiang dès 1950, puis le Tibet en 1952. Dix ans plus tard, ses troupes s’emparèrent d’une partie du Ladakh, l’Aksai Chin, et depuis lors, plusieurs conflits frontaliers se sont produits dans cette région himalayenne où jadis l’administration britannique avait su profiter de l’affaiblissement de la dynastie Tsing pour empiéter sur son territoire. Il faut dire que la possession de l’Himalaya est un enjeu stratégique majeur, défavorable à l’Union indienne, car de cette chaîne de montagne descendent tous les grands fleuves gangétiques qui abreuvent en aval plus d’un milliard de personnes. Quand l’Union indienne se procura l’arme atomique en 1974, l’équilibre s’établit entre les deux puissances, mais naturellement la Chine jouit de son prestige à l’ONU, dont elle est membre fondateur en raison de sa participation à la guerre contre le Japon, et où elle dispose du fameux droit de veto que seules quatre autres puissances fondatrices possèdent[7]. D’abord allié à l’URSS – qui avait cru trouver un avantage à favoriser sa révolution communiste – Mao saisit le prétexte de la déstalinisation pour s’en détacher, mais personne n’ignore que le véritable motif se trouve dans la revendication des territoires arrachés par la Russie impériale au XIXe siècle. Ajoutons que la Chine est dix fois plus peuplée que la Russie et se verrait bien revenir occuper ses territoires de jadis, notamment au-delà du fleuve Amour, pour y déverser son trop-plein de population, comme elle le fait aujourd’hui au Tibet et au Xinjiang, l’un et l’autre submergé par une immigration han.
Un empire centripède
Cependant, pour mieux comprendre cet irrédentisme, il faut tenir compte d’une constante historique : l’empire chinois a toujours été centripète, tourné sur lui-même, parce que le Fils du Ciel répugne à régner sur les nations barbares, trop éloignées du « milieu du monde » où la Chine pense résider. Contrairement aux autres empires : persan, macédonien, romain, musulman, mongol, européen, la Chine se regarde comme « l’Empire du milieu », réunissant, certes, les principautés rivales en son sein, voire exerçant un protectorat sur des royaumes proches, comme le Tonkin ou le Siam ; mais elle ne s’étend pas au-delà, pour des raisons que l’on pourrait qualifier de dédaigneuses. Même quand des supposés « Barbares » portugais sont venus du bout du monde aborder leurs côtes, les Chinois ont été incapables de voir que, si ceux-là étaient capables de venir de si loin, c’est qu’ils n’étaient peut-être pas si barbares : mais ils n’envisagèrent pas de se poser la question dans ce sens.
On peut hasarder une explication à cet aveuglement en se référant à la philosophie à laquelle adhérait cette société. Au temps des Royaumes combattants, donc avant l’unification impériale, Confucius avait dispensé un enseignement visant à ce que les hommes retrouvent les conditions de l’Age d’or perdu. L’Empire en avait fait sa philosophie officielle et s’était efforcé d’appliquer ses préceptes, notamment celui disposant que l’étude conduit au perfectionnement individuel – qui a inauguré l’ère des mandarins, ces administrateurs recrutés par concours – lequel perfectionnement individuel conduit au perfectionnement collectif ; de sorte que, rassuré par son retour à l’âge d’or, l’Etat déploya toute son autorité à ne plus rien changer et même à interdire que rien ne change : c’est le principe de ce que l’on appelle la « pensée unique ». Les Occidentaux ignorent souvent qu’il a existé une sorte de modernité avortée en Chine[8], sous l’impulsion de Wang Yangming (1472-1529) qui ne fut pas suivi. Un de ses disciples, Li Zhi (1527-1602) paiera même de sa vie (il se suicidera en prison) sa tentative de contester la mise au pas de la société chinoise par le régime impérial. Pourtant même les grandes découvertes géographiques auraient pu être disputées au Portugal par la Chine, quand on songe à l’amiral explorateur Tcheng Ho[9] (1371-1433) qui parvint jusqu’au pays swahili (actuel Kenya) vers 1420, sans inspirer autre chose que de la méfiance : le contact avec les peuples barbares, quels qu’ils fussent, ne pouvait augurer rien de bon.
De fait, les tensions actuelles qui se manifestent en mer de Chine ne trahissent pas un souci d’expansion, mais de recouvrement d’un espace que la Chine estime lui revenir de droit. Là encore cette revendication n’a rien de nouveau : déjà, en 1947, donc avant Mao, la République de Chine publiait une carte de ses prétentions maritimes qui est exactement celle du régime communiste actuel ; la carte des « neuf traits » prétendant trouver sa légitimité dans le fait que les dynasties anciennes auraient dominé les archipels Paracels et Spratley, des récifs coralliens inhabités mais dont les fonds marins sont riches en ressources halieutiques, et le sous-sol en pétrole. S’il fallait accéder à cette demande, portant sur 90% de l’espace en question, il faudrait aussi admettre que l’Italie possède de droit toute la Méditerranée au motif que l’Empire romain en avait fait une Mare nostrum. Si elle ne dispute qu’au Vietnm les Paracels, elle dispute à tous ses voisins méridionaux (moins Brunei) les Spratleys :
Ligne rouge : prétention chinoise. En vert, du Vietnam, en jaune, des Philippines, en bleu, de la Malaisie, en orange, de Brunei…
Les outils de la renaissance
Certes, la Chine acquit dès 1964 la bombe atomique, ce qui lui permettait de rejoindre le club des cinq puissances détentrices du droit de veto à l’ONU, et ainsi de confirmer son rang. Toutefois, son économie était alors délabrée par la gestion socialiste, elle sortait à peine de la plus grande famine dont la mémoire humaine a conservé le souvenir, provoquant plusieurs dizaines de millions de morts[10]. Le successeur de Mao, Deng Xiao Ping (1904-1997), parvenu au pouvoir en 1978, ayant entamé des réformes tendant à libérer l’activité économique, il se produit un phénomène analysé jadis par Tocqueville : c’est quand un régime oppressif commence à se relâcher – généralement parce qu’il n’a pas le choix – qu’il devient vulnérable. Avant même les événements de décembre 1989 qui ont entraîné la chute du communisme en Europe de l’Est, un mouvement contestataire spontané s’installa sur la Place Tienanmen à Pékin le 15 avril, mais que Deng Xiao Ping fit disperser violemment le 4 juin. En revanche, la politique gorbatchévienne de libéralisation partielle – quoiqu’économiquement beaucoup plus timide – en Union soviétique suivit le scénario tocquevillien, jusqu’à l’éclatement du pays à la fin de 1991. Le monde s’attendait alors à ce que la République populaire de Chine subisse le même sort, mais les réformes y étaient déjà bien entamées, du moins sur le plan économique, et elles accélérèrent. Au tournant des années 1990, on institua sur la côte des « zones à régime spécial » destinées à accueillir les entreprises étrangères, leur offrant une main-d’œuvre à bon marché. Le dumping social qui s’ensuivit provoqua peu à peu une désindustrialisation des pays développés, par délocalisation de leur production industrielle, de sorte qu’avec le temps, la Chine devint l’usine du monde, un pays « capitaliste » tout en maintenant les libertés civiques au niveau qui est le leur en régime socialiste. Ce mouvement de bascule l’enrichit à tel point qu’elle est aujourd’hui la deuxième puissance économique mondiale, derrière les Etats-Unis et devant l’Allemagne.Sa richesse nouvelle lui a permis de se doter de tous les atouts de la puissance et de parler désormais d’égal à égal, voire de supérieur à inférieur, avec les Etats qui, naguère encore, l’avaient humiliée : non seulement les puissances occidentales, mais encore le Japon d’avant 1945. Ses réserves en devises, en or, en bons du Trésor américain, lui permettent de s’offrir ce qu’elle veut, des ports dans le monde pour son commerce, mais aussi une armée nombreuse, une industrie spatiale, etc., de sorte que beaucoup d’observateurs croient pouvoir prédire, à l’unisson du régime, qu’elle dépassera bientôt les Etats-Unis, voire qu’elle les a déjà dépassés.
Les faiblesses de la renaissance chinoise
Mais les apparences peuvent être trompeuses. Voyons-en d’abord l’aspect économique. 70% de sa production sont le fruit d’entreprises étrangères ayant délocalisé chez elle pour bénéficier d’une main-d’œuvre à faible coût, de sorte que ces entreprises réalisent 85% de ses exportations. Pour donner un exemple, 60% du matériel informatique importé aux Etats-Unis viennent de Chine, et donc sont estampillés made in China, mais sont réalisés par des entreprises japonaises ou taïwanaises délocalisées chez elle. De fait, l’économie chinoise est surexposée à la consommation mondiale. A titre de comparaison, 80% du PIB français sont réalisés par la consommation intérieure. Ajoutons que la Chine, propriétaire de plus de 900 milliards de dollars en bons du Trésor américain, est sans nul doute un créancier majeur des Etats-Unis. Mais c’est moins une arme braquée sur l’Amérique qu’un facteur incapacitant, car en réalité la Chine est en situation d’otage : en cas de crise diplomatique majeure, brader ces bons pour nuire à l’Amérique reviendrait à ruiner sa propre épargne. Pour pallier cet inconvénient, on voit la Chine acheter d’énormes quantités d’or, sans préciser leur destination : s’agirait-il de créer, un jour, un Yuan-or, capable de tenir tête au dollar ? Il faudra du temps pour en arrivait à ce stade. Le fait est que le temps semble jouer contre les Etats-Unis, tant qu’ils n’auront pas trouvé une parade, notamment en protégeant leur production propre – ce qui signifie qu’en cas de guerre douanière entre les deux puissances, c’est l’Union européenne qui devrait laisser entrer chez elle un surplus de production chinoise.
Son confinement géographique
Il suffit de regarder une carte de la Chine pour constater son confinement géographique, qui rappelle à l’historien celui de l’Allemagne d’avant 1914 : une puissance considérable, mais enfermée dans un espace terrestre dont le littoral ouvre difficilement sur les immensités océaniques, là où les mouvements sont libres. Devant elle se trouvent la Corée du sud, le Japon, Taïwan, les Philippines. Il lui faut passer par le détroit de Malacca – par où transitent 77% de son pétrole[11]. – pour entrer dans l’océan Indien, puis passer à proximité de l’Union indienne, sa rivale – sans parler de la présence de ses rivaux occidentaux dans cet océan, France, Royaume-Uni et Etats-Unis qui depuis leur base britannique de Diégo Garcia peuvent la tenir en joue. Ses pétroliers et méthaniers doivent entrer dans le golfe Persique où la présence rivale, principalement militaire américaine et secondairement française et britannique, est dissuasive. Quand elle complète son approvisionnement en pétrole et en gaz sur la côte occidentale de l’Afrique, elle doit passer par le canal du Mozambique tenu par les Français. Bref, en cas de crise très grave, elle se verrait coupée de ses approvisionnements comme l’a été l’Allemagne en 1914.
La Chine n’ignore pas cette réalité, c’est pourquoi elle a lancé un projet de « Nouvelles routes de la soie » consistant à creuser des routes terrestres, routières et ferroviaires, devant traverser tout le continent eurasiatique, jusqu’à l’occident de l’Europe, en englobant les pays d’Asie centrale :
Pour l’instant le projet dépasse difficilement la frontière avec le Kazakhstan.
Economiquement, ce projet, qui a déjà englouti plusieurs centaines de milliards de dollars, ne peut pas être rentable. D’abord, l’Asie centrale représente moins de 1% de ses importations comme de ses exportations. Mais surtout, en matière commerciale, la terre ne peut en aucun cas se substituer à la mer, car le transport maritime est beaucoup plus volumineux que le transport terrestre. Aucun train, si long soit-il, aucune file de camions, ne peuvent concurrencer, en volume, les supertankers et les cargos géants qui transportent des matières premières aussi bien que des produits finis. Certes, depuis Chong Ching, point de départ des nouvelles routes de la soie, il faut 12 jours pour gagner le nord de l’Europe, au lieu de 8 semaines par la mer. Mais il faut 250 trains pour égaler un seul porte-conteneurs…Avec le progrès des moyens de transport maritime, le coût du transport par cette voie revient à 1% seulement du coût total d’un produit fini, contre 6% dans le transport ferroviaire. C’est ce qui explique que 85% du commerce mondial soient assurés par la mer, contre 9% par la route, 5% par le rail et 1% par l’avion. On voit que, s’agissant, non pas du commerce de voisinage, mais du commerce mondial, jamais la terre ne pourra remplacer la mer. Et cette tendance n’a fait que se renforcer avec la mondialisation : plus de dix milliards de tonnes de fret maritime par an, soit quinze fois plus qu’en 1980.
En outre, il faut tenir compte de la nature même de l’espace parcouru : autant la haute mer n’appartient à personne[12], autant la terre est entièrement sous la souveraineté d’un grand nombre d’Etats qu’il faut traverser à mesure que la route est creusée. Ce qui exige, de la part de la Chine, d’adopter une diplomatie la plus complaisante possible, voire la plus neutre, au point de s’interdire de dire « Non » à aucun d’entre eux. Position intenable quand on prétend tenir un rôle prépondérant dans les affaires du monde.
C’est ce qui explique la comparaison possible avec l’Allemagne à son apogée : une puissance considérable, mais enfermée dans un espace terrestre dont le littoral ouvre difficilement sur les immensités océaniques, là où les mouvements sont libres. Devant elle se trouvent la Corée du sud, le Japon, Taïwan, les Philippines. Il lui faut passer par le détroit de Malacca – par où transitent 77% de son pétrole – pour entrer dans l’océan Indien ; puis passer à proximité de l’Union indienne, sa rivale – sans parler de la présence de ses rivaux occidentaux dans cet océan, France, Royaume-Uni et Etats-Unis qui depuis leur base britannique de Diégo Garcia peuvent la tenir en joue. Ses pétroliers et méthaniers doivent entrer dans le golfe Persique où la présence rivale, principalement militaire américaine et secondairement française et britannique, est dissuasive. Quand elle complète son approvisionnement en pétrole et en gaz sur la côte occidentale de l’Afrique, elle doit passer par le canal du Mozambique tenu par les Français. En cas de crise très grave, elle se verrait coupée de ses approvisionnements comme l’a été l’Allemagne durant l’été 1914.
Son isolement géostratégique
Sans doute la Chine est-elle au cœur des BRICS, cette association d’Etats qui voudraient échapper à l’emprise américaine, au moins son emprise économique et surtout financière et monétaire, mais, outre ses frictions avec l’Inde à propos de l’Himalaya, outre la crainte qu’elle inspire à la Russie dont la Sibérie orientale serait une proie s’il n’y avait la dissuasion nucléaire, ses différentes revendications territoriales lui aliènent, à l’exception de la Corée du nord, la totalité de ses voisins, de sorte qu’elle a attiré contre elle une alliance indopacifique, le « Quad »[13], devenu « Quad + », réunissant autour de la puissance américaine le Japon, l’Inde, la Corée du sud, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et même le Viêt-Nam, que la menace chinoise a jeté dans les bras de l’Amérique pourtant honnie et combattue durant vingt années d’un passé relativement récent. Il s’agit pour cette alliance de « sécuriser » les deux océans pacifique et indien, c’est-à-dire, en fait, tenir la dragée haute à la Chine, laquelle réplique à cette alliance militaire par ce qu’elle appelle « le Collier de perles », quelques comptoirs commerciaux entre Ceylan et la côte africaine – dont un seul est militarisé, à Djibouti où la base chinoise est isolée au milieu de trois bases française, américaine et japonaise – ainsi que quelques bases aériennes ou d’écoute :
Le « Collier de perles » : des points d’appui dérisoires contre l’alliance indopacifique initiée par les USA..
A cette alliance indopacifique s’ajoute l’existence de ce qu’on appelle aujourd’hui « le Triumvirat » – par allusion à l’histoire romaine : les Etats-Unis, dont le domaine maritime est le plus étendu au monde – 11 millions de kms² – la France qui vient en deuxième position -10 millions et demi – et le Royaume-Uni. Les trois alliés maîtrisent toutes les routes maritimes du monde en les tenant à portée d’intervention militaire, soit par présence territoriale, soit par leurs bases louées dans des pays tiers :
Carte de l’outre-mer américain (sans les bases louées à des pays tiers, comme Diego Garcia aux Britanniques)
Carte de l’outre-mer français
Carte de l’outre-mer britannique
Compte tenu de l’importance de la mer pour l’approvisionnement de la Chine, c’est un avantage décisif pour l’Occident ; à moins qu’un jour, le réchauffement climatique ne permette d’échapper au « Triumvirat » par l’Arctique en longeant le littoral russe… mais nous en sommes loin, à supposer que la chose devienne possible.
Son isolement militaire
Pour faire face à ces différentes alliances, la Chine a entrepris d’augmenter la puissance de ses armées. Mais bien que puissance nucléaire, sa force de frappe reste inférieure à chacune des trois pays du « Triumvirat » comme à celle de la Russie. Contre des adversaires potentiels, sa stratégie orientée vers le large étant essentiellement navale, nous pouvons nous arrêter sur sa marine. Lancée dans une course dont elle a, certes, les moyens financiers, la Chine possède aujourd’hui probablement près de 380 navires de guerre, devant les Etats-Unis qui en comptent 350. Mais depuis Salamine en 480 AC, et encore Lépante et 1571, nous savons que si la quantité compte sur la mer, elle ne remplace pas toujours la qualité. De ce point de vue, il convient de noter que seuls les Etats-Unis et la France maîtrisent la technique du porte-avions à propulsion nucléaire – les premiers en ont onze, la France un seul – qui leur donne une autonomie quasi-illimitée à l’échelle d’une et même plusieurs missions. La force aéronavale chinoise est encore trop distancée sur ce point pour que Pékin puisse envisager de confier à un porte-avions une mission à longue distance. Si l’on combine la force navale et la force stratégique, aujourd’hui où la seule arme absolue est le SNLE – Sous-marin à propulsion Nucléaire Lanceur d’Engins balistiques – la Chine est loin derrière les Etats-Unis, la Russie, la France et le Royaume-Uni. Il manque en effet aux SNLE chinois la capacité de « dilution » qui le rendrait indétectable, ce qui explique qu’aucun SNLE chinois n’est en mesure de mener une mission de dissuasion mondiale. On peut dire la même chose de sa technologie du SNA – Sous-marin à propulsion Nucléaire d’Attaque – distancée par ces mêmes puissances. Dans l’état actuel de ses capacités, non seulement la Chine peut être étranglée dans le détroit de Malacca – d’ailleurs peu profond, 12 mètres, ce qui ferait repérer ses SNLE privés de la technologie de la dilution – mais elle est incapable de franchir la chaîne insulaire qui la sépare du Pacifique profond sans risquer de voir sa flotte anéantie. Autant de faiblesses combinées qui rendent perplexes devant ses tentatives de s’ancrer dans le Pacifique sud, par des accords qui cèderaient aussi sûrement que les colonies allemandes dans cette région en 1914. Quant à la mer intérieure qu’elle prétend s’approprier, ses moyens amphibies actuels ne la rendraient pas capable de débarquer aujourd’hui plus de quatre divisions sur les rivages de Taïwan ; mais en principe, elle devrait pouvoir les augmenter.
La Chine dispose d’un accès réduit au grand large : les passages sont étroits et peu profonds.
Considérant la composante aérienne de l’armée chinoise, il ne suffit pas de prendre acte de ses indéniables progrès matériels sans y apporter un commentaire, comme si l’espace aérien était comparable à ceux de la mer et de la terre. Dans le contexte d’un affrontement où la Chine devrait défendre ses approvisionnements par des lignes logistiques très étirées, les théâtres d’opérations seraient multiples et non pas seulement cantonnés au territoire chinois. Or, par son isolement géographique et son manque de bases extérieures, la Chine ne peut projeter ses forces avec la même assurance que ses rivaux. Car il ne suffit pas de pouvoir envoyer en l’air des avions, il faut les ravitailler, ne serait-ce que pour leur permettre de gagner le Pacifique profond, au centre et au sud, où le « Triumvirat » est omniprésent. L’absence d’un déploiement militaire mondial est de ce point de vue un véritable handicap.
Paradoxalement, la Chine est fermée géographiquement et à la fois trop exposée au monde économiquement, ce qui n’est pas une situation aussi idéale que d’aucuns l’imaginent. Cela dit, nous avons ici évoqué des vecteurs de puissance sans mentionner les plus récents, ceux employés dans le cyberespace, par exemple. Mais sans vouloir être « en retard d’une guerre », ce n’est pas un ordinateur qui remplacera l’approvisionnement du pays en pétrole, il faut bel et bien disposer en l’occurrence de l’espace maritime avant le cyberespace.
Conclusion
Il est très probable que cette combinaison d’atouts et de faiblesses, la Chine les connaît déjà. Ce qui ne signifie pas qu’elle renonce à ses objectifs, mais les moyens d’y parvenir peuvent changer avec le temps. Par exemple, un accord commercial bilatéral favorable à la réindustrialisation des Etats-Unis pourrait se nouer aux dépends de Taïwan, d’autant que cette île est évidemment chinoise : ce n’est guère que le régime totalitaire de Pékin qui décourage ses habitants de revenir dans le giron de la mère-patrie. En tout état de cause, le temps joue pour la Chine, qui doit encore progresser dans bien des domaines pour s’imposer comme la véritable première puissance mondiale. La question est de savoir si ce temps lui sera laissé par l’Amérique, ou par les tribulations toujours possibles de sa politique intérieure ; mais surtout, une deuxième question se pose, de savoir si, face à une puissance maritime, elle peut l’emporter, contre toutes les leçons de l’histoire. Faute de disposer de ressources infinies comme la Russie, puissance elle aussi terrestre mais trouvant chez elle tout ce dont elle a besoin, la Chine est trop dépendante de l’extérieur pour pouvoir prospérer seule. Tel est le paradoxe actuel de cet antique « empire du milieu » qui préfèrerait ne pas avoir à étendre son ombre sur les pays barbares, mais qui a trop besoin d’eux pour se permettre de les ignorer.
SOURCES
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[1] Cf. notre Histoire mondiale des idées politiques.
[2] Nos appellations sont celles de l’Ecole Française de l’Extrême-Orient.
[3] Han, Weï, Zhao, Yna, Qi, Chu.
[4] Sous le nom de Dadu. Mais la ville a reçu son statut de capitale dès 1153 sous la dynastie Jui qui régnait sur le nord.
[5] C’est d’ailleurs en Chine, le 23 janvier 1556, sous les Ming, que se produisit le plus grand tremblement de terre de l’histoire, faisant plus de 800.000 victimes.
[6] Le Japon y avait créé un Etat fantoche : le Mandchoukouo, dont le souverain n’était autre que le dernier empereur mandchou, Pou Yi, renversé à Pékin en 1911 alors qu’il n’était encore qu’un enfant.
[7] Les Etats-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne et la France.
[8] Cf. notre Histoire mondiale de la philosophie, Ellipses 2015.
[9] Nous choisissons l’orthographe de l’Ecole France d’Extrême Orient.
[10] Le régime totalitaire, mais aussi, comme souvent, l’énormité des chiffres, ne permettent pas une évaluation précise : entre 40 et 50 millions de victimes.
[11] Les tensions en Birmanie font apparaître une lutte d’influence entre Occidentaux -Aung San Suu Kyi est l’épouse d’un Britannique – et la Chine qui souhaiterait y poser un oléoduc permettant de réduire sa dépendance au Détroit de Malacca.
[12] On distingue : les eaux territoriales jusqu’à 12 milles de la côte, les eaux contiguës jusqu’à 24 milles, la Zone d’Exclusion Economique jusqu’à 200 milles, puis la haute mer qui couvre 64% de la surface maritime. La notion complémentaire de plateau continental est encore disputée.
[13] Quadrilateral Security Dialogue : le nom ne laisse aucun doute sur la préoccupation militaire des partenaires.
Merci !
L’article est déverouillé. Bonne lecture !